" C'était une belle course et je me suis étonnée lors des manoeuvres car j'ai trouvé mes marques et c'était assez facile sur le pont : larguer un ris avant, c'était long, alors que là, ça déroulait aisément et je pouvais même accélérer. Les entraînements ont porté leurs fruits ! Je suis donc bien qualifiée pour le Vendée Globe... Les derniers trois jours ont été durs et heureusement, Yannick Bestaven était loin ce matin : j'ai regardé les positions et j'ai vu que j'avais de la marge. J'ai décidé d'arrêter de virer de bord tout le temps et d'aller dans les cailloux pour couper au plus court. J'ai fait route au Sud des Glénan et comme ça, je n'ai plus eu à virer et je suis arrivée sur un bord à douze noeuds... Je suis déjà crévée et me dire qu'il aurait fallu matosser toutes les voiles : je vais aller me reposer et récupérer de la fatigue accumulée. La fin du Vendée Globe sera pire, mais là, je suis épuisée !
Roxy est un bateau qui me convient bien : je suis à l'aise et j'ai confiance. Je n'ai pas eu peur et j'ai bien allumé en vitesse parfois. Mais je n'étais pas rassurée dans le Pot au Noir quand un éclair est tombé à côté du bateau... J'avais déjà fait le parcours qualificatif pour le Vendée Globe avec une double traversée de l'Atlantique jusqu'aux bancs de Terre-Neuve ! Histoire de naviguer comme dans le Grand Sud, avec de la neige sur le pont, des icebergs. C'était une bonne découverte du bateau : la condensation, la fermeture de la porte qui ne fonctionne pas lorsque je mets les écoutes à portée de main à l'intérieur. Je n'ai jamais pris de risque et le fait d'avoir Yannick tout près, m'a mis la pression et m'a obligé à donner de moi-même.
Je n'ai rien cassé parce que le bateau était bien préparé, mais aussi parce que (et c'est un truc de filles !) je fais attention, je suis très rigoureuse, méticuleuse. A chaque fois que j'ai navigué avec des garçons, ils m'ont cassé quelque chose... Je suis obligée d'être super attentive puisque je n'ai pas la capacité physique des hommes. Je prends mon temps ! Je n'ai jamais eu un moment où je n'avais pas envie d'être sur mon bateau... Après deux transats, c'est encourageant ! J'ai lu deux livres, mais ce n'était pas suffisant pour la fin de parcours, où je n'avais pas grand chose à faire. Le poisson volant va bien ! Je n'ai pas osé le rejeter à l'eau parce qu'il avait un regard sympa... Je lui ai parlé une seule fois. "